Et voilà, le tout dernier livre clôturant la trilogie des Centurions est disponible en ligne depuis 2021 : 

Les Centurions - Dernière génération

  L’aboutissement d’une aventure commencée en 2003.

 

  Vous vous demandez sûrement ce que j’ai foutu pendant ces 19 années ?

  Commençons par une rapide présentation.

  Je suis informaticien (et geek), habitant Grenoble et passionné de cinéma et de BD, grand amateur de fantastique et de SF. Et mon temps libre (et autres confinements), je le passe à inventer des histoires.

  Après une première expérience réussie avec l’édition chez Vents d’Ouest de la BD Tupac (histoire fantastique se déroulant au Pérou : Tupac), je cherchais une idée pour écrire une nouvelle histoire.

Tout a commencé avec une image, en 2003. Celle d’une jeune fille, en combinaison de vol, regardant vers le ciel étoilé, un petit singe assis sur son épaule. Ne me demandez pas d’où venait cette image, je n’en sais rien. 

 

 Toujours est-il qu’elle revenait régulièrement. Je me suis demandé ce qu’ils pouvaient bien tous deux observer dans l’espace. Habillée en combinaison de pilote de chasse, ce ne pouvait être qu’une menace. J’ai mis un bon bout de temps à trouver ce que pouvait être cette menace (et la trame qui en découlait).

  J’avais l’idée d’une attaque de la Terre par une armada extra-terrestre mais je cherchais comment traiter de manière originale ce concept maintes fois utilisé (comme « La guerre des mondes »).

  Les retours des lecteurs me laissent penser que je ne m’en suis pas si mal sorti.

 

  Et le singe sur l’épaule, que venait-il faire là ? J’avais probablement été influencé par un voyage au Kenya, avec tous ces vervets qui vivaient non loin des hôtels, essayant à tout moment de dérober de la nourriture dans les restaurants. Donc, un vervet, mais pourquoi faire ?

  C’est là que s’est créée la jonction avec Star Wars.

  Au lieu d’un robot (R2D2), le petit singe pouvait jouer le rôle de copilote. C’est ainsi que s’est imposée l’idée de faire des Centurions un hommage à Star Wars, et précisément à la 1ère trilogie sortie entre 1977 et 1983.

  Cette saga ayant déjà donné lieu à de multiples œuvres et histoires dérivées, je me suis demandé si je pouvais apporter ma pierre à l’édifice. Et soyons fous, pourquoi ne pas revenir aux origines du mythe ? D’où vient la force ? Ainsi que les Siths et les Jedis ?

  Attention, en soi-même, l’histoire des Centurions n’a rien à voir avec Star Wars. Elle a sa propre autonomie et un récit qui lui appartient. Mais les amateurs de la saga sauront sans nul doute retrouver les références et au final relier ces deux histoires.

  Pour illustrer le concept, ce n’est pas un hasard si l’héroïne a pour enfants des faux jumeaux. Ni que l’apprenti s’appelle Padal’Han.

  Bien d’autres références émaillent cette histoire, je vous laisse le soin de les repérer.

Je voulais une histoire se situant temporellement en amont de Star Wars, et se déroulant sur notre bonne vieille Terre, en 2332. La Terre qui pourrait être le berceau des colonies humaines que nous retrouvons dans l’univers Star Wars.

 

  Question que l’on me pose souvent : pourquoi avoir nommé cette histoire « Les Centurions » ?

  Dans cette histoire, le corps des Centurions est une organisation militaire de pilotes d’élite chargée par la Fédération de maintenir la paix dans l’univers.

  Outre que j’aime la sonorité de ce mot, je n’ai pas trouvé meilleure référence que les troupes romaines en matière d’efficacité militaire.De p lus, ce titre évite de dévoiler l’intrigue et laisse une part de mystère au lecteur qui découvre la couverture.

 

  En plus de mes goûts pour la SF et le fantastique, j’apprécie aussi les scénarios aux personnages complexes usant de manipulation et d’approches stratégiques pour arriver à leurs fins (comme El Professor, la Casa de papel). Comme dans une partie d’échecs.

C’est ce concept que j’ai voulu explorer dans les Centurions en mettant en avant Laura, une héroïne n’ayant aucune compétence sinon un incroyable talent de joueuse d’échecs. Et se demander si l’on peut mener ses combats sur les seules bases de l’intelligence et de la stratégie.

 

Dessin de Romain Sordet

  Au passage, je vous conseille vivement de regarder la série « Le jeu de la dame », on n’a pas fait mieux sur le sujet des échecs depuis longtemps.

  Revenons en 2003.

  Dans la foulée de la parution de ma première BD, j’ai d’abord destiné « Les Centurions » à devenir aussi une bande dessinée. Mais le dessinateur avec qui j’avais collaboré pour « Tupac » n’était pas intéressé par la science-fiction.

  Je suis parti à la recherche d’un nouveau dessinateur. Pour ceux qui ne sont pas familiers avec l’univers de la bande dessinée, sachez que les dessinateurs sont une denrée rare. Produire une BD nécessite un boulot incroyable, avec des revenus faibles, peu arrivant à en vivre.

Les dessinateurs ayant une bonne notoriété ne sont pas disponibles, déjà bookés pour plusieurs années avec leurs projets. J’ai alors tenté l’expérience avec des dessinateurs débutants, habités d’une extraordinaire motivation et talentueux.

 

  Mais l’énergie à fournir pour aller au bout d’un tel projet a eu raison de la plupart de mes compagnons de route. Seul un projet, avec Romain Sordet, est allé jusqu’à la remise d’un dossier auprès des éditeurs. 

  Les retours ont été négatifs mais certains accompagnés d’encouragement, le projet leur semblait prometteur. Romain est parti vers d’autres aventures mais pour ma part, je croyais au projet et j’ai voulu poursuivre l’expérience. 

  De 2006 à 2012 , j’ai travaillé avec deux autres dessinateurs. De belles collaborations ayant enrichi le scénario, grâce à nos échanges et leurs apports d’idées. Merci Romain, Sandra et Carlos pour votre investissement.

  Après ces échecs, j’avoue avoir été à deux doigts d’abandonner le projet. Sauf que mon fils, âgé de treize ans, est tombé sur le début du roman que j’avais rédigé (permettant aux dessinateurs de s’approprier l’univers). Après lecture, il m’a demandé où était la suite.

Sauf qu’elle n’existait pas, sinon dans ma tête. Je n’ai eu d’autre choix que de lui écrire. Je me suis attelé à l’écriture avec cette fois pour objectif de faire un roman. 18 mois plus tard, je l’ai envoyé aux maisons d’édition, même si moins de 2 % des envois sont publiés.

  Ayant de nouveau essuyé un échec, j’ai pris la décision de publier le premier tome des Centurions en auto-édition, en 2014, sur le site BookOnDemand : https://www.bod.fr/librairie/les-centurions-pascal-herve-9782322013319

  Pour l’occasion, j’ai eu la chance d’être en contact avec Stéphane de Caneva qui était intéressé par le projet de BD des Centurions mais n’avait hélas pas la disponibilité. Il m’a néanmoins proposé de réaliser la couverture du livre. Et pour cela, je lui en suis très reconnaissant.

 

  Je n’ai rien à redire sur la qualité du site BookOnDemand. La qualité d’impression est irréprochable et il donne accès aux sites principaux de vente de livres : Fnac, Decitre, … Mais par contre, le niveau de visibilité sur Internet est proche de zéro.

  Noyé dans la masse du catalogue, étant un auteur inconnu, il est compliqué de se faire remarquer. J’ai alors réfléchi à comment faire de la publicité pour ce roman. Étant informaticien, les smartphones se démocratisant, j’ai voulu profiter de la mode des jeux sur mobile.

En utilisant Unity, j’ai développé un jeu pour Android et iPhone sur le thème des centurions et renvoyant bien sûr au roman. J’ai travaillé sur ce projet pendant 14 mois,  de 2015 à 2016 avec un résultat dont je suis plutôt fier   

 

https://www.youtube.com/watch?v=GyZ_n3GhQBE

 

  Une fois de plus, c’est la désillusion car un jeu gratuit est lui aussi noyé dans la masse des applications disponibles dans les stores. Les quelques retours ont pourtant été positifs mais il n’a pas réussi à percer et n’a pas permis de faire parler des Centurions.

 

  En parallèle, un ami dont la fille de 12 ans était une lectrice insatiable m’a fait le plaisir de lui offrir ce livre. Rare ont été les retours aussi enthousiastes que ceux de cette jeune lectrice (merci Rachel !). Sa ferveur m’a donné la motivation d’écrire le deuxième tome.

 

  Au départ, je n’avais pas imaginé écrire une suite, le premier tome se suffisant à lui-même. Sauf que j’avais laissé quelques points en suspens méritant d’être résolus. En réfléchissant à cette suite, je me suis rappelé la remarque d’un ami.

  Il s’étonnait que cette histoire de science-fiction ne contienne aucun robot. Il n’avait pas tort, je n’y avais juste pas pensé. Comme quoi tout le monde n’est pas capable de créer un univers en moins de 7 jours.

  Alors, comment expliquer qu’au 24ème siècle, il n’y aurait pas de robots ? Alors que nous pouvons aujourd’hui admirer les prouesses (inquiétantes d’ailleurs) des robots Boston Dynamics. Imaginez à quoi ils ressembleront dans 300 ans.

https://www.youtube.com/watch?v=tF4DML7FIWk

 

  C’est cet oubli qui m’a permis d’initier la trame du 2ème tome, en démarrant l’histoire dans la continuité du premier volume. J’ai démarré l’écriture mi-2016 qui s’est terminée 2 ans plus tard, fin 2018.

  À l’été 2018, alors que je terminais l’écriture du tome 2, je suis tombé sur une annonce Amazon qui organisait un concours d’écriture. Pour s’inscrire, il suffisait d’intégrer le livre dans la plateforme d’auto-édition Kindle Amazon.

  J’ai tenté ma chance. Bien m’en a pris puisque 6 mois après, j’avais vendu un millier d’exemplaires. Sans rien faire, juste par la puissance d’exposition d’Amazon. C’est bluffant. Sans parler des super retours de lecteurs qui pour la première fois ne venaient pas du cercle proche

  Ça tombait bien, mon deuxième tome était prêt. Je l’ai publié dans la foulée et lui aussi a été bien accueilli. Mon problème était que ce second tome faisait 630 pages et je craignais que sa longueur rebute les lecteurs. J’ai alors pris la décision de le sortir en deux volumes.

  Stéphane de Caneva a eu la gentillesse d’accepter de réaliser la couverture de ce nouveau tome, en adoptant les règles suivantes (basées sur la première couverture) :

-       L’héroïne placée au centre,

-       Une verrière derrière elle,

-       Des étoiles en arrière-plan.

 

  Deux parties nécessitant deux couvertures, l’idée a été de dupliquer la couverture mais avec deux nuances :

-       Dominante rouge pour la première partie,

-       Dominante bleue pour la seconde,

-       Ajout d’une modification mineure sur la seconde partie, mais illustrant l’évolution du récit.

  Pour la cohérence de la série, j’ai découpé le tome 1 en deux parties en appliquant la même norme pour les couvertures.

  Le 2ème tome étant publié, je me suis posé la question de passer à autre chose ou de poursuivre l’aventure. Mais comment résister à l’envie d’aller au bout de l’hommage à Star Wars en réalisant une trilogie ?

  Et puis il restait des questionnements à la fin du 2ème tome, on ne savait ce qu’il advenait de certains personnages. J’avais envie de clore proprement cette série, qu’il ne reste plus aucun point en suspens, plus aucune interrogation.

  Il me fallait trouver une nouvelle idée d’intrigue, dans la continuité des deux premiers tomes. L’idée m’est venue en regardant la saison 5 de Game of Thrones. Dans cette saison apparaît la secte des moineaux et Arya Stark intègre le culte du dieu à 7 faces.

  J’ai réalisé que je n’avais pas intégré dans les Centurions le moindre élément religieux. Or, les religions ont largement contribué à façonner nos sociétés à travers des siècles d’histoire. Il était intéressant d’imaginer comment celles-ci avaient pu évoluer après 300 ans.

  En plus, ça faisait sens avec mes références à Star Wars, où les Jedis constituent un ordre mystique, pour ne pas dire religieux. 

  Je me suis ainsi demandé ce qui se passerait si un nouveau mouvement religieux similaire aux Jedis venait à émerger.

  Comment réagiraient les principales religions face à un nouvel ordre  spirituel  dont les membres auraient des pouvoirs surnaturels rendant caducs les miracles de leurs prophètes ?   

  Il ne m’en fallait pas plus pour bâtir la trame du dernier tome.

  On dit que l’appétit vient en mangeant. Pour ma part, les idées sont venues en écrivant, à mesure que je bâtissais l’histoire. Voulant ne rien laisser de côté, j’ai accumulé assez de matière pour rédiger un manuscrit de 730 pages.

 

  Pour l’anecdote, je suis fan des films qui ont le sens de la manipulation et des faux-semblants. Quoi de plus bluffant que de découvrir à la fin de l’histoire que l’on a été leurré tout le long du film ? Ex : Engrenages (1988, D. Mamet), Usual suspects (1995, B. Singer).

  J’ai voulu me frotter à ce genre en intégrant dans le dernier tome ces mécanismes de machination. Je ne sais pas si j’y suis parvenu, je laisse les lecteurs en juger. Mais je me suis bien amusé à le faire.

  Après 9 mois à bâtir le synopsis, j’ai démarré l’écriture fin 2019 pour terminer fin 2021. Vu l’ampleur de la tâche, je m’étais donné un objectif de 3 ans de travail.

  À quelque chose malheur est bon : les confinements m’ont fait gagner un an sur mes prévisions.

 

Une fois de plus, Stéphane a répondu présent pour réaliser la couverture, ce qui permet à la série d’avoir une homogénéité dont je suis assez fière.

  Autre anecdote concernant les personnages secondaires : je m’inspire souvent du monde qui m’entoure. Je suis étonné par ce que le réel peut avoir parfois de surprenant. Je me suis amusé à créer le Président Norcam, à la solde des lobbies. Son modèle m’a beaucoup inspiré 😊 

Tout comme la planète entrepôt qui régule les flux de marchandises à travers l’univers et qui s’appelle Nozama. J’imagine que vous avez compris pourquoi.

Il y en a quelques autres, vous saurez bien les découvrir…

 

  J’aimerais terminer ce thread en parlant de quelques artistes qui m’ont marqué et inspiré. J’ai voulu autant que possible leur rendre hommage à travers les Centurions. Avec bien sûr, en premier lieu, George Lucas qui a révolutionné le space opera au cinéma.

  J’ai beaucoup d’admiration pour le musicien Mike Oldfield.

  Dans l’histoire intervient une maison d’édition nommée DistantEarth. Ce nom est en hommage au magnifique album « The Songs of Distant Earth », disque hommage au livre de SF d’Arthur C. Clarke.

  La boucle est bouclée.

 

  Je termine avec Stephen King, un écrivain qui m’a profondément marqué. Je n’ai pas trouvé un autre auteur ayant un tel style d’écriture allié à une imagination débordante.

 

  Le prénom de mon personnage Jon est directement tiré de son livre « Simetierre », un de ses meilleurs livres.

  Pour fêter la clôture de cette trilogie, j’ai publié en accès libre le premier tome sur la plateforme Wattpad. N’hésitez pas à jeter un œil.

https://www.wattpad.com/1197054539-les-centurions-premi%C3%A8re-g%C3%A9n%C3%A9ration-premier

  Le 3ème tome étant publié, l’aventure est-elle terminée pour autant ?

Pour le moment, je travaille avec une amie à la traduction en anglais. Mon histoire prend appui sur les codes anglo-saxons, je pense qu’elle pourrait trouver un bon écho dans ces pays.

Enfin, le Graal serait une adaptation cinématographique. Et pourquoi pas ? Avec le boom des plateformes de streaming, les demandes de scénarios ont explosé.

  Je vais donc m’atteler à adapter le premier tome sous forme de scénario. Après, on verra bien…

À tous ceux qui ont eu le courage d’atteindre la fin de cette genèse, merci à vous pour l’intérêt porté à l’univers des Centurions.